ALSTOM, MON AMOUR !!!

C’est fou ce que les hommes politiques, à l’aune d’une nouvelle élection présidentielle, se passionnent pour Alstom et ses 500 salariés de Belfort !

Dans l’espoir vain de passer pour des hommes de paroles et d’action, chacun(e) à son idée résolue et péremptoire pour éviter à 500 personnes d’aller pointer à Pôpaul Emploi. Avec plus de 5 millions de chômeurs et de précaires, cela ressemble à une opération de la dernière chance pour Flanby ! Vous savez, comme les coupes sombres dans le budget de la sécurité sociale afin d’économiser 200 millions d’euro quand le déficit est de 11 ou 13 millilards !

Bienheureux ces 500 salariés dont l’emploi sera provisoirement sauvé grâce à nos impôts. Car ne vous y trompez pas, à la fin, « C’est nous qu’on paye » ! Les 500 aussi, me direz-vous !

Mais qu’en est-il vraiment de cette histoire qui a pris une ampleur (Vive l’ampleur !) nationale ?

La SNCF, qui est censée faire des économies, a passé un appel d’offre pour renouveler une partie de ses voitures et de ses motrices, aurait choisi une société espagnole moins chère et qui répond à son cahier des charges. Ce qui apparemment n’est pas le cas d’Alstom. Mais ce marché perdu n’a pas fait plaisir aux américains de General Electric, propriétaire d’Alstom, qui se sont dit que la situation préélectorale était idéale pour renverser la situation et jouer en leur faveur. Ils ont donc finement annoncé la fermeture de l’usine de Belfort, berceau historique du TGV, gloire française, s’il en est !

Branle-bas de combat et réactions épidermiques des candidats au bouton nucléaire, qui, dans un ballet millimétré, s’émeuvent en cœur de l’incurie gouvernementale et de la nécessité vitale de sauver notre industrie moribonde en achetant français, non, mais zut alors !!! En l’occurrence américain, mais passons. Si on est obligé de détailler les informations au bêlant électeur, on n’y arrivera jamais !

Or donc, afin d’éviter la sempiternelle rengaine sur l’impuissance des politiques, il est fort à parier que le gouvernement oblige la SNCF à acheter à Alstom, au mépris des règles de la libre concurrence, tant vantée par ailleurs !

Ce n’est pas grave si c’est plus cher, vu que c’est français et que c'est censé rapporter des bulletins de vote ! Mais la SNCF, dont la dette abyssale oblige à faire des choix financiers, va sans doute aller voir le ministre de l’économie, celui-ci ou le suivant, pour demander de l’aide. Soit renégocier sa dette, soit réclamer du pognon. Ce qui grosso (&) modo revient à la même chose. Et à votre avis, qui va payer ??.....

Du coup, Alstom aura gagné et le gouvernement pourra vanter son action efficace pour le Made in France, en français dans le texte ! Au passage, GE encaisse et Bouygues aussi. Pourquoi je vous parle de Bouygues me demanderez-vous, lecteur(trice)s assidu(e)s que vous êtes ?

Tout bonnement parce que les 20% d’Alstom que le gouvernement se vante de détenir depuis le rachat par GE afin de contrôler ce méchant yankee qui vient jusque dans nos bras pour nous piquer le fleuron de notre production française, est seulement prêté à titre provisoire par Bouygues (sous condition de rachat) qui conserve les dividendes que lui procure ces 20%.

Elle est pas belle la vie ??

L’Etat a effectivement 20% d’Alstom, même pas la minorité de blocage comme la revendique aujourd’hui Montebourg qui a lui-même signé ce deal avec Bouygues, il y a deux ans ! 20% pour juste avoir un œil sur l’entreprise et faire plaisir à ceux qui auraient préféré que ce soit Siemens qui rachète l’entreprise. 20% sans en tirer le moindre dividende, juste des emmerdes comme dans le cas présent !

 C'est dur de prôner la libre concurrence en période électorale !

Putain, encore 7 mois de campagne. On va en chier !

Comments

[jean le nimois]

N'oubliez pas que pour ceux qui sont élus , l'essentiel c'est de bien profiter du système , et se faire un avenir .. Alstom honnêtement , comme Arcelormittal et toutes les victimes oubliées ,fait partie des leurres pour appâter des électeurs ...D'ailleurs toutes ces exterminations massives , commencent a la veille d'une élection cruciale comme si , sans élections il n'y aurait pas de problèmes .. Le mal de la société c'est la politique , et de la nôtre cette alternance Gauche , Droite qui leur permet de cacher leurs forfaits et de laisser faire ..

[Martine ASSEMAT]

....ok avec vous qu'est-ce qu'on va en baver...mais faut-il les croire ?...