Or donc, c’est une vieille histoire qui nous a conduit où nous en sommes. Comme toujours, il faut connaître son passé pour comprendre son présent et envisager son avenir.

On ne peut comprendre Yalta sans connaître la guerre de 1870 qui a programmé la guerre de 1914 et entraîné la montée du nazisme et la seconde guerre mondiale. Et si vous savez que c’est Napoléon 1^er qui a unifié l’Allemagne, ce qui lui a permis de nous mettre une tôle en ’70, c’est tout de suite plus clair !!

Bref, comme disait les Carolingiens, rien ne se produit par hasard !

A la base de nos ennuis actuels, nous avons une querelle idéologique. Les uns voulaient un Etat fort, protecteur qui assure à ses citoyens, travail, logement, santé et retraite. C’est Keynes et c’est le programme du C.N.R. Pour ce faire, il faut des règles, des obligations, des devoirs pour une juste répartition  des richesses afin que nul ne soit oublié. Le principe est la solidarité et l’entraide.

Les autres ne voulaient pas d’Etat, pas de règles, aucune obligation. En clair, le chacun pour soi (sans oublier le Dieu pour tous !)

C’est ce qu’ils appellent le « Darwinisme social ». Les plus forts s’en sortent et les autres crèvent. Si tu ne travailles pas c’est que tu es un feignant, soigne toi si tu peux et quand à la retraite, je ne comprends même pas le principe ! (Oui, je sais, je ne suis pas très objectif !) C’est Friedman et les Chicago boys.

2 visions de la société, 2 visions de la civilisation. (Terme très à la mode en ce moment !!)

Si on avait clairement expliqué ces 2 visions aux gens avec toutes les conséquences que cela impliquent et qu’ils aient choisi en toute connaissance de cause, démocratiquement pour la seconde, qu’elle serait ma légitimité pour la contester si ce n’est en tant que minorité qui a perdu …. (Ce qui est déjà presque le cas !!)

Le problème c’est que cette deuxième version du monde friedmanien a été présentée de manière tronquée, appliquée par la force et la violence ou de manière parfaitement insidieuse. Car ce dogme du darwinisme social est rejeté de manière quasi unanime ! Et les tenants de cette idéologie le savent parfaitement. D’où la théorie du choc !

Leur vision de la société ne peut s’appliquer qu’après un profond traumatisme ; coup d’état violent, cataclysme climatique, guerre, crise économique ….. Et il ne peut perdurer qu’en niant toute forme de démocratie. L’exemple récent de la Grèce et la fermeture sans préavis et en toute illégalité du réseau public d’information en est la preuve la plus flagrante.

Car à l’instar du communisme, la profession de foi ultralibérale friedmanienne ne peut exister qu’avec la dictature et la répression.